Silence inconséquent
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Extrait  Presse
"C’est dur de parler de ce qu’on a écrit. Comment le qualifier ?... C’est un peu comme un itinéraire, de la vie à la mort. Un itinéraire classique dans son évolution mais pas dans sa construction", prévient modestement l’auteur. La poésie de Daniel Pierre Brivet évoque, il est vrai, la croissance et le labeur, l’usine et la main, la forêt et la rue, les amours et les égarés, les souffrances et les cimetières, les accords et les cris, les larmes et les rires... Elle les évoque à mots pas tout à fait doux et à silences qui en disent parfois, souvent, plus que les mots eux-mêmes. Comme ce titre qu’il a choisi pour son quatrième recueil de poèmes, paru cet automne aux éditions de La Bartavelle : "Silence inconséquent".
Silence peut-être aussi, "cette pause" d’une dizaine d’années dans la publication – mais non dans l’écriture – de l’œuvre de ce Burgien, auteur de trois précédents recueils, parus en 1977, 1982 et 1988. L’homme a renoué contact avec les chemins éditoriaux, comme la poésie part de l’intériorité du soi pour ’"s’ouvrir sur le monde, s’élargir, devenir un peu comme une fresque de l’univers". Ses pages offrent au lecteur des images de vie, de doute, des pages de "fulgurances", d’ "accord nocturnes" et d’ "accords de couloirs". Tout est dit, en peu de mots et beaucoup de silences. Des silences pas tout à fait inconséquents, justement. Tout est dit à "toi qui mourus / à trois pas de ta vie"... A. P.

Quelques coups de cœur, extraits du recueil de Daniel Pierre Brivet :

labeur

l’usine paressait
l’atelier ondoyait

mes oreilles accaparèrent une fauve plainte

amours

il fait un air de métro et d’abeilles
il fait un temps de regrets et de mer
il fait que je décroche
cette broche de tes lèvres
ton sourire

Le Progrès du 30 décembre 1998 - Annick Puvilland


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Silence inconséquent, recueil de poésie, par Daniel Pierre Brivet, La Bartavelle éditeur. Une fois ce fascicule de cinquante pages ouvert, on ne le referme plus avant d’avoir lu "accords de couloirs" qui clôt le recueil.

Écrire Aujourd’hui n° 52 (Mars -Avril 1999)


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Daniel Pierre Brivet : les mots qui nous touchent.
Ce poète s’exprime selon sa sensibilité et son expérience de la vie. Il vit cette nécessité d’écrire comme une pause, comme un silence ou une méditation.
Parfois, il oppose labeur et amours :
Labeur : "les primes abdiquèrent
seul mon esprit se rebiffa
raidi jusqu’au bout du devoir".

Amours : "l’heure suspendue tressaille
tu te targues de jouir".

Sinon, il parle de la condition humaine : de nuit enfantine, de vies cadencées, de vies retenues. De ces hommes aux traits tendus, ou le visage brisé, qui livrent leur dernier combat à pleine rue.
"comme une tête nue
sous un casque percé
comme un ventre entrouvert
sous des mains colorées
comme un flacon de gnôle
et des produits brutaux
comme le jour partit
tel qu’il était venu".

Daniel Pierre Brivet, par sa poésie s’ouvre au monde. Il s’élargit et devient un peu fresque de l’univers. En tout cas, il nous dit beaucoup de choses qui nous concernent, en peu de mots : "toi qui mourus à trois pas de ta vie".
Le recueil est "un livre incertain que l’on désire enfin".

Visages de l’Ain n° 6 (Juin - juillet - août 1999)

 

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